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Lester Brown, le Plan B et Nicolas Hulot
Nicolas Hulot invitait le 7 novembre 2007 dernier les signataires de son Pacte - dont je fais partie - à découvrir le Plan B de Lester Brown. Fondateur du WorldWatch Institute (1974) et animateur du Earth Policy Institute (2001), Lester Brown est l'une des personnalités (selon le Washington Post) les plus influentes de la communauté scientifique en matière de développement durable et notamment des questions d'agrono-économie. Bref, un homme moins connu qu'Al Gore ou Nicolas Hulot - très typique avec son noeud papillon - mais qui comme le relève le quotidien Libération, les influence tous deux. A noter, Jean-Louis Borloo, Yves Cochet et José Bové étaient également dans la salle...
Initiateur d'une rencontre entre Nicolas Hulot et un grand nombre de blogueurs dans le XIVe arrondissement (voir la revue de web / l'album photo), j'ai eu la chance de rejoindre un groupe de journalistes appelés à couvrir l'événement...
Alors de quoi s'agissait-il ? Au-delà d'un événement très marketing - la sortie en France de l'ouvrage de Lester Brown - d'un exposé très docte des conséquences du réchauffement climatique et un appel à une mobilisation des ressources latentes chères à Alexandre Jardin.
En sommes-nous capables ? Je note que l'argumentation de Lester Brown est à la fois convaincante, mobilisatrice et pourtant témoigne d'une faille préoccupante.
Convaincante car l'accélération de tous les phénomènes liés au réchauffement climatique bien que connue nous conduit chaque jour à un peu plus de détermination. Lester Brown évoquait ainsi une montée des eaux des océans d'un mètre si la banquise arctique disparaît à l'horizons 2020 (demain en somme - soit avec 30 ans d'avance sur les estimations antérieures), de 7 mètres si les glaces du Groënland suivent et 13 mètres si les neiges éternelles de l'Hymalaya n'y résistent pas... Il y a donc de quoi être déterminé sur le sujet...
Mobilisatrice car Lester Brown ne se contente pas d'incantations et d'augures morbides. Il présente des solutions (exposées dans son ouvrage) dont je noterai qu'elles sont à la fois très ambitieuses puisqu'elles impliquent une remise en cause profonde de notre mode de fonctionnement économique - mais in fine faciles à mettre en oeuvre puisqu'il suffirait que les Politiques en décident ainsi pour qu'elles puissent être appliquées.
Enfin, faciles... Le discours de Lester Brown présente là une faille préoccupante. Oui, tout est réalisable. Et l'expert américain avait beau jeu de présenter l'exemple de l'économie de guerre mise en place par Roosevelt au lendemain du 6 décembre 41 (Pearl Harbour)... Interdisant la vente de véhicules particuliers sur tout le territoire US, le Président américain allait contraindre les fabriquants automobiles américains qui lui disaient "c'est impossible" à revoir leur jugement. Une modification des règles du jeu qui allait permettre la construction de plus de 225 000 avions sur les années de guerre (contre 60 000 prévus initialement).
Seul problème : quel sera notre "6 décembre 41" au niveau mondial ? Quel événement tragique bouleversera notre planète médiatique au point que les opinions publiques seront prêtes à admettre et à soutenir des mesures à même de stopper net le réchauffement climatique ? Les plus pessimistes oseront sans doute dire aucun... Jeune papa, je ne me résoudrai pas à cet horizon indépassable.
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Je vous présenterai prochainement quelques images de cette réunion...
05:00 Publié dans Architecture et Urbanisme, Blogosphère, Développement durable, Grenelle de l'Environnement, Pierre Vallet, Vie citoyenne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lester brown earth policy institute, lester blown plan B | Facebook | |