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Recettes de l'Etat : - 37%

Je vous transmets pour information l'article que le sénateur UMP Philippe Dominati publie en Une de sa lettre d'information. A lire avec attention.

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37%. C’est le pourcentage du déficit budgétaire acté lors de la révision de la loi de finances pour 2009. Il manque dans les caisses 37 % de recettes attendues pour équilibrer le budget. Ce chiffre est celui qui serait utilisé par une mère de famille ou un chef d’entreprise, mais lorsqu’il s’agit de finances publiques, on préfère atténuer la réalité en se référant au PIB pour dire que le déficit n’est que de 5,4 % du PIB.

Pourtant, le projet de loi de finances rectificative, dit collectif budgétaire, adopté ce jour par le Sénat, est sans équivoque.  Certes, il va permettre de financer immédiatement les mesures décidées en janvier et février par le Gouvernement. Mais il actualise également les dernières données macro-économiques, s’inscrivant dans un contexte de dégradation de la conjoncture mondiale : - 1,5 % de PIB et presque 104 milliards de déficit budgétaire, soit le double d’il y a un an !

Le premier collectif de janvier 2009 avait pour priorité la relance par l’investissement public. Celui qui vient de nous être présenté est la traduction budgétaire des mesures sociales annoncées il y a peu par le Président de la République : meilleure indemnisation des chômeurs partiels, suspension du deuxième tiers provisionnel pour les redevables de la première tranche de l’impôt sur le revenu, soutien du secteur automobile, augmentation des allocations familiales pour les bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire, et versement de chèques-emploi service pour les personnes âgées.

Vous connaissez mon engagement. Ce n’est pas la première fois que je m’inquiète de la dérive de nos dépenses publiques. Lorsqu’il y a six mois, je me réjouissais de la baisse des prélèvements obligatoires, je considérais qu’il était nécessaire que cela aille de pair avec une réduction drastique de la dépense publique. Les caisses étant vides, je veux bien admettre qu’à crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Mais l’Etat français ne pourra pas indéfiniment vivre au dessus de ses moyens. Nous avons déjà dépassé les critères d’endettement du pacte européen et désormais Bruxelles considère que la France est dans une situation comparable à la Grèce et à l’Espagne alors qu’en apparence notre économie semble plus saine que celle de la Grande Bretagne.

 

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Par rapport au collectif de janvier, le déficit budgétaire 2009 se dégrade de 17 milliards d’euros, pour atteindre 103,8 milliards d’euros. Rien que pour le premier mois de l’année, au 31 janvier, les recettes ont reculé de 10,3 % et il faut bien évidemment espérer que cette prévision déjà déchirante en cette fin de premier trimestre ne nous oblige pas à une révision encore plus drastique lors du prochain collectif qui aura sans doute lieu cet été.

Quant à la dette publique, avec plus de 1320 milliards d’euros, elle atteint des niveaux record, se situant à 73,9% du PIB cette année, ce qui nous entraînera sur la crête des 80 % pour 2011. Rappelons-nous que le ratio d’endettement était de 35 % du PIB en 1990. La France est certes dans une situation comparable à l’Allemagne mais celle-ci a dû, pendant cette période, faire face à la fusion avec l’Allemagne de l’Est.

Depuis l’élection présidentielle, le gouvernement s’est engagé à assainir et maîtriser la dérive des dépenses publiques en ne remplaçant pas un fonctionnaire à la retraite sur deux, en réformant profondément diverses administrations (ANPE, justice, hôpital) et en provoquant une réforme d’ampleur des collectivités territoriales. Le Président Sarkozy a réaffirmé récemment sa volonté de « réduire la bureaucratie, améliorer la productivité des services publics, accroître l’efficacité de la dépense publique ». Je m’en réjouis car la volonté demeure. Mais je ne peux masquer mon inquiétude  lorsque je constate que l’INSEE nous prouve que l’emploi dans les collectivités territoriales a crû trois fois plus vite que l’emploi dans le secteur privé depuis 1990 et que la Révision Générale des Politiques Publiques, la RGPP, destinée justement à réduire cette dépense publique, semble avoir des difficultés à obtenir les résultats escomptés.

La crise est réelle. L’OMC vient d’annoncer un recul des échanges mondiaux de 9 %. Il faut dire la vérité aux Français et leur faire comprendre que le déficit de l’Etat va au-delà du raisonnable mais uniquement pour des circonstances exceptionnelles et pour la durée la plus courte possible. Si celle-ci perdurait, nul doute que le pays serait en danger car nous serions acculés à maintenir ce rythme au détriment des plus faibles… c’est-à-dire les générations futures.

Philippe Dominati