Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Nouveau Seize | Page d'accueil | Les voeux du Maire du XIVe... »

Une interview dans le journal "Monts 14"

Le journal de quartier "Monts14" a pris l'initiative d'interviewer les candidats UMP, PS, Modem et Nouveau Centre aux prochaines municipales dans le XIVe. J'ai donc répondu aux questions de Patrice Maire. Voici le texte (*) de cette interview.

Réponses de Pierre Vallet, tête de liste du « Nouveau Centre dans la Majorité Présidentielle ».

Q. 1 Monts 14 : Paris est réputée pour être une des plus belles villes au monde et c’est la raison même de son succès auprès des visiteurs. Le SDRIF prône une ville plus compacte. Si vous êtes élu, qu'allez-vous faire :
« Conserver et renforcer l’actuelle physionomie de la ville, sa structure en quartiers, rues, places, jardins publics, ainsi que les gabarits traditionnels et caractéristiques de l’époque de Louis-Philippe, de Haussmann et de la Belle Epoque ? »
Ou
« Vous écarter de cette tradition, être en rupture de styles, d’alignement, de gabarits et de hauteur ? Construire autant, proportionnellement, à Paris qu'en grande couronne ? »

Le style Hausmannien comme celui de la Belle Epoque ont en leur temps causé la destruction d’une partie importante du « Vieux Paris ». Vous posez donc l’éternelle question de la préservation du patrimoine. Habitant du XIVe depuis ma naissance, je suis naturellement attaché aux « gabarits traditionnels » que vous évoquez. Faut-il pour autant les sanctuariser ? Avez-vous remarqué que nous sommes face à une crise du logement sans précédent ?

Je suis favorable à un « droit d’inventaire architectural » et à une nécessaire adaptation du bâti aux exigences du développement durable. L’intérêt architectural de nombre de constructions – notamment des années 50 et 60 - est souvent médiocre. Les performances énergétiques des bâtiments des années 70 sont calamiteuses. Sans parler de la qualité de vie que procurent ces bâtiments au regard des exigences actuelles…

Mais il convient de préciser qu’à mes yeux, l’ère des ZAC ou des grands projets d’aménagement qui bouleversent habitants, habitats et quartiers est révolue. Il faut intervenir ponctuellement, à l’échelle d’un îlot.

L’immeuble de Herzog et de Meuron (rue des Suisses), en dépit de son insertion radicale dans une rue au caractère préservé, est un exemple intéressant. Il a été plusieurs fois primé. Des étudiants ou touristes se déplacent pour le voir. C’est un élément du patrimoine de demain qui doit également se construire aujourd’hui. Sauf à souhaiter une muséification, le Paris du XIXe ou début du XXe siècle ne peut pas rester notre seul atout… De plus, je note que les habitants de cet immeuble sont assez unanimement satisfaits de la qualité de vie qu’il offre. Il faut donc rester ouvert ET exigeant.

Il n’est pas question de transiger sur la qualité du bâti neuf. Le progrès doit être tangible. L’Architecture est la Mère de tous les Arts et nous ne pouvons pas l’oublier dans notre arrondissement. C’est pourquoi nous proposons que tout projet architectural ou urbain soit l’opportunité d’une rencontre entre ses auteurs, les habitants du quartier et la communauté des artistes et artisans d’art du XIVe. Il faut à nouveau fertiliser les esprits en provoquant des rencontres improbables.

Enfin, sur la question de la densité… Paris est déjà une ville très dense. Nous devrons pourtant réaliser un effort important pour faire face à la crise du logement. Les appartements familiaux sont une denrée scandaleusement rare et c’est sur ce type d’habitat que nous devrons mettre l’accent. Il n’est pas pour autant question de raser tout immeuble de moins de 3 étages et de créer des rues « canyons »… Il faudra en revanche faire preuve d’imagination. Débloquons par exemple des aides spécifiques pour faciliter l’aménagement des combles – si nécessaire au prix d’une surélévation - et gagner des m2 habitables. Nous avons là une source potentielle conséquente d’appartements familiaux !
 
Q. 2 Monts 14 : « Etes vous en faveur de la construction de tours dans Paris  (à l’exception de la Défense) et trouvez vous par exemple que la Tour Montparnasse et le quartier de Beaugrenelle, qui est composé de tours, apportent un plus à Paris du point de vue du confort, de l’urbanisme, du tourisme, de la silhouette de la ville… ? »

Vous citez deux échecs notoires de l’urbanisme des années 70. Pourtant, s’agissant de la construction de tours à Paris, j’y suis très clairement favorable, à deux conditions. D’une part que ces tours soient pensées en connexion étroite avec l’espace public environnant. Il s’agit de ne pas reproduire les erreurs de l’urbanisme sur dalle. D’autre part, en respectant l’esprit du lieu. La Torre Agbar de Jean Nouvel à Barcelone est une bonne illustration. C’est une signature pour son quartier, respectueuse des éléments architecturaux environnants, de leur passé, bien desservie par les transports en commun dans un quartier bien doté en services publics, commerces, équipements culturels. Résultat : un quartier vivant de jour comme de nuit.

Maintenant, dans le XIVe, la question des tours est très théorique. Un seul site dispose d’un réel potentiel : celui de l’Hôpital Broussais. Il offre une opportunité unique de recréer un véritable écosystème artistique. J’ai suivi avec grand intérêt les projets développés par le Collectif Redessinons Broussais. Oui, l’ancienne Chaufferie doit accueillir un lieu culturel permanent. Mais nous devrions y adjoindre un grand programme de logements réservés à des artistes. Pourquoi ne pas réaliser là une tour d’ateliers ? Une « ruche Montparnasse » contemporaine dans un immeuble de grande hauteur écologique (puisqu’il ne s’agit pas de refaire la tour Montparnasse, le XIVe doit renouer avec l’avant-garde, pas avec l’urbanisme des 70’s). Ce serait un formidable atout pour ce quartier et notre arrondissement.
 

Q. 3 Monts 14 : « Etes vous en faveur du projet du Maire de Paris d’autoriser et d’encourager la construction de «  signaux architecturaux » dépassant  de 15 mètres l’actuel plafond maximum  des 37 mètres de hauteur ? »

Naturellement. Du reste, il me semble que pas un groupe politique au Conseil de Paris ne s’y oppose réellement.

Q. 4 Monts 14 : « Comment satisfaire les objectifs environnementaux en évitant les répercussions négatives en terme de pollution visuelle (couloirs de bus sur le boulevard Montparnasse, sur le boulevard Saint-Marcel par exemple) et de vie nocturne (impact de la difficulté de stationner sur la fréquentation des lieux culturels, par exemple à Montparnasse) ? »

Bertrand Delanoë a livré nos boulevards aux ingénieurs de la Ville. Il ne faut pas s’étonner du résultat qui est peut-être technique et cartésien mais sans aucun charme.

Mais les enjeux que vous nommez ont une seule réponse : le Grand Paris, une redéfinition des limites géographiques et administratives de la Ville qui est au cœur de notre réflexion (cf. www.grandparis2014.com).

Je ne comprends pas qu’une Ville comme Paris ait une porte d’Orléans ou de Vanves qui soit encore pensée comme une frontière. Ne devrait-elle pas plutôt être considérée comme la porte Saint Martin ou feu la barrière Denfert ? Croyez-vous qu’il soit pertinent de réfléchir nos embouteillages, notre qualité de l’air, notre code de l’urbanisme dans Paris intra-muros ?

C’est pourtant ce que nous avons fait avec notre Plan de Déplacement, notre Plan Local d’Urbanisme, notre Plan Climat …Et 60 communes de la Petite Couronne ont les leurs ! Quelle cohérence dans tout cela ?

Pour respecter l’environnement ET l’esprit de Montparnasse, il faut réfléchir notre ville en pensant à tous les « usagers de Paris » au quotidien, y compris les « Grands Parisiens », habitants des communes voisines… C’est pourquoi réaliser le Grand Paris dans la mandature 2008-2014 est notre premier engagement.

(*) La question n°4 a été coupée dans la version publiée suite à un malentendu sur le nombre de signes demandés.