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Modem : le cul entre deux chaises

Pardonnez-moi, je sais, c'est une expression passablement triviale, mais qui résume bien la position actuelle du Modem.

Deux illustrations...

...Tout d'abord la fin de non recevoir de Bertrand Delanoë qui a renvoyé Marielle de Sarnez dans ses cordes.

Selon le Maire de Paris, l'électorat qui s'était porté sur François Bayrou (215 000 électeurs dans la Capitale au 1er tour des Présidentielles) et qui a fondu comme neige au soleil aux Législatives (82 000) se reportera quoi qu'il arrive massivement vers lui au 2e tour des Municipales comme le laisse entendre les 70 000 voix "modemistes" qui se sont portées sans le moindre appel officiel sur des candidats de gauche au 2e tour des législatives.

Et l'on peut comprendre l'édile parisien. Si la base va de toute manière à gauche, à quoi bon négocier avec la tête et s'embarrasser d'une nouvelle composante dans sa (possible) majorité municipale ?

Du coup, Marielle de Sarnez reviendrait bien à droite, avec le Nouveau Centre et l'UMP, pour un accord avec Françoise de Panafieu. Las, que vaut aujourd'hui une formation politique dont la tête est à droite et les jambes à gauche ? Quel contrôle aura Marielle de Sarnez sur ses troupes au 2e tour ?

Rejetés à gauche car déjà acquis, suspectés à droite car incontrôlables et incontrôlés, le sort des élus Modemistes reste plus que jamais incertain...

D'autant que la base bouge et s'agite. Le débat sur des statuts en accord avec les bonnes leçons de gouvernance données un peu partout fait rage en interne et la volonté des (nouveaux) adhérents - visiblement décidés à ne pas ranger leurs idéaux au vestiaire - d'organiser des primaires dans tous les arrondissements pour choisir les candidats qui porteront leurs couleurs inquiète le duumvirat Bayrou-Sarnez pour le moment débordé par cette volonté démocrate...

...Mais après tout, ils voulaient faire de la politique autrement. C'est (à leur insu ?) apparemment bien parti. A part eux, qui s'en plaindra ?